Voici une activité en arts visuels que ma collègue a proposé à ses élèves de grande section, merci Nathalie :). C’est l’occasion de faire découvrir aux enfants l’art des Aborigènes d’Australie, un art vieux de cinquante mille ans.
Pour la petite histoire, les aborigènes sont les plus anciens habitants de l’Australie. Leur art s’inspire du « dreamtime » ou « temps des rêves ». Ces rêves racontent les aventures de leurs ancêtres qui ont crée le monde, les animaux et les hommes. Pour les aborigènes, leurs ancêtres ne sont pas des hommes mais des animaux géants : kangourous, koalas, fourmis à miel… Ces animaux seraient à l’origine du relief actuel de l’Australie. A titre d’exemple, le Serpent arc-en-ciel aurait creusé le lit des rivières en ondulant avec son corps.
Objectifs : s’approprier et réinvestir une expression artistique ancienne, animer une surface par un procédé pictural traditionnel.
Objectifs spécifiques : appliquer une technique particulière, établir des relations sensorielles et affectives avec les matières, découvrir le pouvoir colorant des épices.
Matériel :
- épices (cannelle, curry, noix de muscade, paprika…),
- feutres noirs, feuilles A4, feuilles 24×32,
- livres et documentaires sur l’art aborigène et l’Australie.
La démarche :
- les enfants commence par observer quelques reproductions de peintures aborigènes, notamment celles représentant des animaux. Après un moment d’échange sur les observations, leur expliquer qu’à cette époque, les pigments de couleur n’existaient pas et qu’il fallait donc les fabriquer. Les aborigènes utilisaient des pigments naturels qu’ils appliquaient sur les parois des rochers, sur du tissu, sur le sol ou sur leur propre corps. Les couleurs étaient celles des éléments naturels : le blanc (calcaire et chaux), le noir (charbon), l’ocre jaune (l’argile). Expliquer aux élèves que les épices vont venir remplacer les pigments naturels utilisés autrefois par les aborigènes.
- Vous pouvez trouver quelques reproductions de peintures aborigènes sur le siteImages d’Art. Je vous mets également la reproduction de l’œuvre « Kangourou femelle, Irvala » une des peintures que les enfants ont pu découvrir.
- Après ce moment d’observation et de langage, les enfants font un dessin dirigé de kangourou (sur feuille A4) au crayon à papier.
- Pour réaliser le fond, ils utilisent des épices mélangées avec de l’eau qu’ils étalent avec une éponge et avec les doigts (« étaler, frotter, appliquer, enduire.. »).
- On repasse les kangourous au feutre noir.
- On colle la feuille A4 sur une feuille plus grande 24×32. Pour finir, les enfants dessinent des motifs graphiques tout autour de la feuille au feutre fin noir.
- Pensez à fixer les œuvres à l’aide d’un vernis en bombe (la laque à cheveux convient également).
Hors-d’oeuvre d’arts : Des projets autour des artistes – 3 a 8 ans – Patrick Straub
Le mot de l’auteur : L’œuvre d’art a trouvé sa place dans les pratiques plastiques. Pour éviter le piège de la simple copie et de son effet modélisant, Hors-d’œuvre d’arts propose une alternative originale qui place l’enfant en situation de « re-création ». L’élève refait le chemin qui a mené l’artiste à son œuvre à partir de 10 univers artistiques différents.
Mon avis : Il y a toute une partie consacrée à l’art aborigène (23 pages). La présentation de cet ouvrage est très structurée et largement illustrée : indications et références, repères culturels, objectif, consigne, démarche, exemples de réalisations, synopsis et quelques ressources à imprimer… tout y est !
Ce que j’aime particulièrement dans cet ouvrage ce sont les pages consacrées à la trace : elles rassemblent quelques suggestions de mise en mémoire (dans le cahier collectif ou le carnet individuel) : affichage collectif, répertoire… Cette rubrique ouvre bien la voie vers le cahier personnel d’Histoire des arts.
merci :p